ERRE & AIME
siège secondaire du planning familial estelle mazy
Le genre
Et la sexualité
LGBTQIA+
L’acronyme LGBTQIA+ désigne la communauté formée par les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Transgenres, Queers, Intersexes, Asexuelles, Aromantiques et bien d’autres. C’est en fait un terme parapluie qui inclut toutes les personnes qui ne se s’identifient pas aux normes hétérocentrées.
Le terme “Queer” est un mot anglais que l’on peut traduire comme « étrange », « peu commun » ou « bizarre ». Il désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genres qui ne veulent pas s’inclure dans des cases préconçues et traditionnelles. Il s’agit d’un concept plus intellectuel voire politique que d’une identité.
Tout ceci peut paraître compliqué quand on ne le vit pas (et même parfois quand on le vit), mais voici quelques éléments qui te permettront de comprendre un peu mieux. Tout d’abord, il faut distinguer le sexe biologique, l’identité de genre, l’expression de genre et l’attirance sexuelle et romantique :
Les caractéristiques sexuelles biologiques
Le sexe et le genre sont très souvent confondus. En réalité, les deux sont différents : le sexe dépend de la biologie, tandis que le genre relève d’une construction sociale et d’un ressenti profond.
Traditionnellement, on distingue de manière binaire (fille ou garçon) le “sexe” d’une personne en se basant sur :
- Le patrimoine génétique : les chromosomes XX pour les femelles ou XY pour les mâles.
- Les hormones : les femelles produisent plus d’œstrogène et de progestérone tandis que les mâles produisent plus de testostérone.
- La corporéité : les organes génitaux internes et externes et les caractéristiques sexuelles secondaires.
Dans notre société, le sexe de l’enfant est assigné dès sa naissance sur base de ces éléments et de la norme binaire auxquels ils appartiennent : “c’est une fille” ou “c’est un garçon”. Pourtant, d’autres combinaisons de chromosomes sont possibles (XO, XXY…). Aussi, la forme des organes génitaux et le taux d’hormones peuvent varier d’une personne à une autre. Il n’est donc pas juste de se limiter à seulement deux catégories. En réalité, 1,7% de la population naît avec des variations du développement sexuel, et donc des caractéristiques biologiques sexuelles qui ne correspondent pas aux normes sociales et médicales du masculin et du féminin. Ce sont les personnes intersexes. Ces variations des caractéristiques sexuelles peuvent être détectées avant ou après la naissance, dans l’enfance, pendant la puberté, à l’âge adulte ou même jamais. L’intersexuation peut avoir des conséquences sur la santé de la personne mais c’est rarement le cas !
Encore aujourd’hui, même en Belgique, les nourrissons, dont les organes génitaux internes ou externes ne correspondent pas à la “norme”, sont souvent opérés pour les rendre “conformes”. Ils sont aussi parfois forcés dans leur vie à prendre des traitements hormonaux et à subir d’autres opérations. Et cela, même lorsque l’intersexuation ne présente aucun risque pour leur santé. Ces actes médicaux sont souvent vécus comme traumatiques car les enfants concernés n’ont pas la possibilité d’y consentir, et ils sont aujourd’hui reconnus par l’ONU comme des mutilations génitales.
Drapeau intersexe
L’identité de genre
L’identité de genre désigne le genre auquel une personne s’identifie, c’est une sensation ou un sentiment profond que nous avons tous·tes concernant le fait d’être homme, femme, ni l’un ni l’autre, ou les deux et qui ne correspond pas nécessairement au sexe biologique.
On nommera “cisgenre” une personne qui se sent en accord avec le genre qui lui a été assigné à la naissance.
A l’inverse, on appelera “transgenre” ou “trans” une personne qui se sent plus en accord avec un autre genre que celui qui lui a été assigné à la naissance.
Une personne « non-binaire » est une personne d’un genre qui sort de la simple binarité homme-femme, ou ne s’y retrouve pas constamment.
Une personne “genre fluide” est une personne dont l’identité de genre et l’expression de genre ne sont pas statiques et peuvent fluctuer en fonction du moment ou des circonstances.
Il est important que ces différents termes existent car le terme cisgenre permet de nommer la norme statistique et sociale, et d’éviter de dire qu’il y aurait d’un côté les personnes trans et de l’autre les “personnes normales”, car ne pas faire partie de la norme majoritaire ne veut pas dire qu’on est anormal.
L’identité de genre ne dépend ni du corps, ni de l’apparence, ni du comportement, ni des goûts, ni de l’attirance d’une personne mais elle dépend de sa psychologie et de son ressenti. Le genre d’une personne est donc celui qu’elle ressent et qu’elle revendique, c’est ce qu’on appelle l’autodétermination. L’identité de genre est donc un vécu personnel qui ne dépend que de la personne et de son ressenti intérieur. Ainsi, être transgenre ne signifie pas effectuer des démarches que ce soit du point de vue médical (modifier son corps avec des chirurgies), administratif (modifier ses papiers d’identité) ou même social (se présenter sous une autre apparence). De nombreuses personnes trans n’effectuent d’ailleurs pas de démarches du tout (que ce soit par choix ou par pression sociale ou familiale), et aucune démarche n’est en soi obligatoire ou systématique dans le cadre d’un parcours de transition : les démarches souhaitées dépendront uniquement de la volonté de la personne, et seront différentes d’une personne à l’autre ! Cela signifie aussi que puisqu’il est possible d’avoir tout type de corps ou d’apparences indépendamment de son identité, le seul moyen de connaître l’identité de genre de quelqu’un, c’est donc de lui demander. En revanche, il est très inapproprié de demander à une personne trans s’iel est opéré·e ou non : ce qu’une personne a entre les jambes ne regarde qu’elle, c’est son intimité, et ça, qu’on soit trans ou pas !
Une personne transgenre peut (ou non) choisir de changer son pronom (elle, il, iel, ael) et son prénom pour un prénom de confort. Ne pas respecter pas le choix de la personne en utilisant un pronom ou prénom qui ne lui convient pas, c’est ce qu’on appelle du « mégenrage ». Cela revient à dire qu’on ne reconnaît pas qui iel est. C’est une forme de violence quand c’est intentionnel ou trop répété.
En réalité, le fait d’être trans n’est pas une identité de genre en soi, cela démontre plutôt le processus par lequel une personne est passée pour se sentir en accord avec son genre. Par exemple, l’identité de genre d’une femme trans est d’être une femme, pas d’être transgenre, et vice-versa. D’ailleurs une femme cisgenre, se définit comme une femme et non comme une personne cisgenre. La plupart des personnes trans ne « changent » pas de genre, elles sont simplement assignées à un genre par la société, qui ne correspond pas à la façon dont elles le ressentent, parfois depuis toujours. En faisant leur coming out, elles affirment donc simplement leur genre réel, auquel elles s’identifiaient depuis longtemps. S’il y a changement, c’est donc généralement uniquement aux yeux des autres, et non pas du point de vue de la personne trans qui ne fait qu’affirmer une identité qu’elle a depuis longtemps. Il est donc préférable de ne pas parler de “changement de genre” mais plutôt “d’affirmation de genre”.
Drapeau transgenre
Drapeau non-binaire
L’expression de genre
L’expression de genre est la manière dont on exprime son genre, autrement dit, c’est la façon dont on se présente au monde (style vestimentaire, démarche, manière de parler…) et la façon dont la société l’interprète. L’expression de genre ne correspond pas nécessairement à l’identité de genre et n’est pas non plus toujours liée à l’attirance sexuelle et romantique d’une personne. Contrairement à certaines croyances, être un homme avec une expression de genre féminine ne veut pas nécessairement dire que l’on est gay.
L’attirance
L’orientation sexuelle et/ou romantique correspond à l’attirance. Notre attirance sexuelle peut être différente de notre attirance romantique. L’orientation sexuelle ou romantique se définit à travers notre genre et à travers le genre de ceux·lles qui nous plaisent.
L’expression de genre
L’expression de genre est la manière dont on exprime son genre, autrement dit, c’est la façon dont on se présente au monde (style vestimentaire, démarche, manière de parler…) et la façon dont la société l’interprète. L’expression de genre ne correspond pas nécessairement à l’identité de genre et n’est pas non plus toujours liée à l’attirance sexuelle et romantique d’une personne. Contrairement à certaines croyances, être un homme avec une expression de genre féminine ne veut pas nécessairement dire que l’on est gay.
Asexualité : Les personnes asexuelles sont des personnes qui ne ressentent pas ou peu d’attirance sexuelle. Elles peuvent néanmoins ressentir de l’attirance romantique et, pour tout un tas de raisons, avoir des rapports sexuels.
Aromantisme : Les personnes aromantiques sont des personnes qui ne ressentent pas ou peu d’attirance romantiques. Elles peuvent néanmoins ressentir de l’attirance sexuelles et développer des relations spéciales avec d’autres personnes sans qu’il s’agisse d’amour à proprement parler.
Homosexualité : Les personnes homosexuelles peuvent ressentir de l’attirance sexuelle et/ou romantique pour les personnes du même genre qu’elle-même.
- Lesbienne : une femme attirée par les femmes
- Gay : un homme attirés par les hommes
Hétérosexualité : Les personnes hétérosexuelles ressentent de l’attirance sexuelle et/ou romantique pour les personnes du genre opposé au leur.
Bisexualité : Les personnes bisexuelles peuvent ressentir de l’attirance sexuelle et/ou romantique pour les personnes de leur genre ainsi que pour celles d’un autre genre.
Pansexualité : Les personnes pansexuelles peuvent ressentir de l’attirance sexuelle et/ou romantique pour une multitude de personnes, indépendamment de leur identité de genre.
Bien que ces différents niveaux soient liés entre eux, ils ne sont pas dépendants les uns des autres. Par exemple, un garçon peut avoir une expression de genre plutôt féminine sans pour autant se sentir femme, et cela n’a rien à voir avec son attirance sexuelle ou romantique.
Ce qu’il faut avoir à l’esprit c’est que chaque personne est unique. Tous les niveaux présentés ci-dessus peuvent se concevoir sur différents continuums et chacun·e s’inscrit comme iel se sent sur ce continuum. Un outil sympa te permet de mieux comprendre tout ça :
La licorne du genre : https://unicorn.mrtino.eu/
Au final, la seule personne experte pour choisir le meilleur mot qui la représentera est la personne elle-même. Alors poses-lui la question !
Si tu te poses des questions sur ton genre ou ton attirance, tu peux nous contacter.
Tu trouveras également en bas de page des ressources qui pourront t’aider.
Les droits LGBTQIA+
En Belgique, la constitution interdit toute forme de discriminations (directes ou indirectes) liées à l’orientation sexuelle ou au genre d’une personne. Ainsi, quelle que soit ton attirance, ton sexe, ton identité de genre ou ton expression de genre, tu es protégé·e par la loi ! Au niveau pénal, le caractère homophobe d’une agression est une circonstance aggravante.
Si tu vis ou a vécu des discriminations ou violence liées à ton attirance ou à ton genre, tu peux porter plainte auprès de la police. Cependant, il peut être difficile de se lancer seul·e dans cette démarche, plusieurs services pourront t’aider et t’accompagner :
- Le service d’assistance aux victimes de ta zone de police.
- Le centre interfédéral pour l’égalité des chances (unia.be ou 0800/12.800)
- L’institut pour l’égalité des femmes et des hommes (igvm-iefh.belgium.be ou 0800/12.800)
- Les Rainbow Cops
- Les Maisons Arc-en-Ciel (comme la Maison Arc-en-Ciel de Liège)
- Et tu peux bien sûr nous contacter !
Quelques dates en Belgique et dans le monde :
- 1970 : Organisation de la première « Lesbian and Gay Pride » dans le monde – U.S.A.
- 1972 : Dépénalisation de l’homosexualité – Belgique
- 1979 : Première manifestation homosexuelle en Belgique – Anvers
- 1990 : Suppression de l’homosexualité sur la liste des maladies mentales – Nations Unies
- 1993 : Création du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme Belgique
- 1993 : Constitution du premier groupe de défense des droits des personnes intersexes – Monde
- 1998 : Loi pour la cohabitation légale. Un des objectifs de cette loi est bien de permettre aux homosexuels de voir leur relation bénéficier d’un certain statut juridique
- 1996 : Première « National Lesbian and Gay Pride » en Belgique – Bruxelles
- 2000 : Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne – U.E.
- 2002 : L’égalité entre les femmes et les hommes est inscrite dans la Constitution – Belgique
- 2003 : Légalisation de l’accès au mariage entre personnes de même sexe – Belgique
- 2006 : Légalisation de l’accès à l’adoption pour les couples de même sexe – Belgique
- 2007 : Loi anti-discrimination – Belgique
- 2017 : les personnes transgenres peuvent faire modifier officiellement l’enregistrement du sexe et leurs prénoms sans devoir répondre à certaines conditions médicales (parcours de psychiatrisation et de stérilisation) – Belgique
- 2018 : Suppression de la transidentité sur la liste des maladies mentales – Nations Unies
- 2023 : Loi interdisant les thérapies de conversion – Belgique
Le combat pour les droits LGBTQIA+ continue…
Aujourd’hui, bien que la Belgique soit classée comme le 3ème pays européen en matière de droits et de libertés pour les LGBTQIA+ (classement Rainbow Europe 2024 publié par Ilga Europe), la communauté est malheureusement toujours l’objet de nombreux préjugés et discriminations dans de nombreux domaines. Ainsi, la lutte continue, pour certains droits à prendre ou à maintenir et pour faire disparaître certaines discriminations encore présentes.
Il existe des associations qui se battent pour la défense des droits des LGBTQIA+. En voici quelques unes qui pourront vous aider :
- Amnesty International
- L’ILGA (International Lesbian and Gay Association) est une fédération qui rassemble plus de 300 groupes gais, lesbiens et bisexuels du monde entier. Elle existe depuis 17 ans et combat la discrimination envers les groupes en fonction de leur orientation sexuelle.
- Lien vers un PDF avec de nombreuses associations en fonction de tes besoins et de ta région : clique ici
17 mai : journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie.
11 octobre : journée internationale du coming out
31 mars : journée internationale de la visibilité transgenre
26 avril : journée internationale de la visibilité lesbienne
24 mai : journée internationale de la pansexualité
23 septembre : journée international de la bisexualité
26 octobre : journée internationale de la visibilité intersexe
26 novembre : journée internationale de l’asexualité
Besoin d’aide ? R et M se fait Oasis pour trouver du répis.
- « L’Oasis, Comme un arc en ciel dans le désert »
- C’est quoi ? C’est une offre d’accueil et d’écoute, tant en présentiel que de manière interactive via les outils médias tels que le téléphone, messenger, whatsapp, facebook, instagram.
Ici en bas à droite tu as un bouton messenger pour entrer en contact avec nous.
Il s’agit tant d’une aide virtuelle par le biais de notre site internet permettant aux jeunes, peut-être isolé·es de poser des questions sur le genre et les pratiques sexuelles ou demander une écoute et un soutien à des professionnels de la Région. Si tu le veux, tu peux aussi bénéficier d’un accueil physique ciblée sur les jeunes de la Communauté LGBTQIA+ en Basse-Meuse et Vallée du Geer. En effet, les professionnel·les répondant aux messages sont ensuite disposé·es à te rencontrer dans le réel si tu le désires. - Pour qui ? Le public LGBTQIA+ ou friendly, de jeunes de moins de 25 ans en Basse-Meuse et Vallée du Geer.
Cela fait référence soit à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre, à l’expression de genre ou encore à une réalité physiologique. Notre cible est la population jeune en question ou en recherche de repères sur ces questions.
Pourquoi parler de désert ?
La Basse-Meuse et la Valle du Geer, ville à la campagne et chapelets de petits villages, fonctionnent sur le modèle rural loin du fonctionnement ouvert et moderne, accueillant et tolérant des grandes villes. Dans ces espaces périphériques (banlieue, périurbain, campagne) et ces populations plus traditionnelles ou moins favorisées, on observe plus d’hostilité envers les personnes LGBTQIA+, qu’il s’agisse d’ailleurs des banlieues homophobes ou des campagnes réactionnaires…
Dans ce contexte, les plus jeunes semblent être ceux qui regrettent le plus l’absence d’une offre de lieux safe et qui soulignent le plus souvent la difficulté de faire des rencontres ou de trouver de l’aide.
D’ailleurs, dans sa thèse, « La vie homosexuelle à l’écart de la visibilité urbaine », un chercheur, Colin Giraud parle de cette gêne que peuvent ressentir les personnes LGBTQIA+ qui ont grandi en milieu rural. Une gêne à s’exposer, à montrer des signes d’affections, à s’afficher aussi.
Face à cette absence d’offre d’aide à la communauté LGBTQIA+, on peut alors parler de désert.
Pourquoi L’Oasis ?
Dans ce désert LGBTQIA+, tu auras peut-être besoin d’une oasis où tu pourras faire halte sans peur du jugement pour parler, t’ouvrir ou poser tes questions.
Questions fréquentes
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